Ces premiers tests consistaient à utiliser la tête panoramique, en situation « réelle ». Les enseignements retenus portent sur
- Les subtilités de la mise à niveau,
- Le mode manuel, pour absolument tous les paramètres,
- La focale,
- La mise au point,
- Assemblage des RAW brutes, ou des JPEG développés.
Mise à niveau (horizontal / vertical)
Je l’ai déjà répété plusieurs fois: la mise à l’horizontale est une étape primordiale. Un défaut génére une déformation de la scène photographiée, et/ou nécessite un recadrage important.
Lors des premiers essais, je me suis donc assuré de la parfaite horizontalité du plateau de ma rotule (une rotule 3D Manfrotto 804). Malgré ces précautions, certains résultats étaient absolument catastrophiques.
Pour expliquer ce qui s’est passé, je vais faire un petit rappel:
- Ma tête panoramique ne remplace pas la rotule de mon trépied, elle se fixe dessus,
- J’ai donc un trépied, une rotule fixée sur celui-ci, et une tête panoramique fixée sur la rotule,
- Une tête panoramique a deux axes de rotation, l’un vertical, l’autre horizontal,
- L’axe de rotation de ma tête panoramique correspond globalement à celui de la rotule.
Pour que tout fonctionne correctement, il faut que l’axe de rotation vertical, soit vraiment vertical. Dans le cas contraire, nous obtenons une rotation comparable à celle de la Terre.
En y regardant de plus prêt, l’axe de rotation vertical d’une rotule, n’est pas défini par la rotule elle-même, mais par le trépied. Il faut donc s’assurer que la base du trépied soit parfaitement horizontale. En ne réglant que la rotule, je ne faisais que garantir l’horizontalité de la première photo, pas celle des suivantes.
La démarche est donc la suivante:
- S’assurer de l’horizontalité de la base du trépied,
- Faire de même pour la rotule,
- Fixer ensuite la tête panoramique sur la rotule.
Si votre trépied dispose d’un niveau à bulle, la première opération est simple: après installation du trépied, il suffit de déverrouiller un des pieds, et de le faire descendre jusqu’à ce que la bulle soit bien centrée. L’opération 2 nécessite également un niveau à bulle, qui peut être soit au niveau du plateau de la rotule, soit sur l’appareil lui-même.
Une autre solution, plus coûteuse, consiste à s’équiper d’une platine de mise à niveau. Cet accessoire s’installe entre la base du trépied, et la rotule, et permet de gérer l’horizontalité de la rotule de façon très précise, et plus ou moins indépendamment de la base du trépied.
Deux derniers commentaires sur le sujet:
- J’ai remarqué pendant mes tests, que plus les réglages étaient précis au niveau du trépied, moins je n’avais à m’occuper de la rotule et de la tête.
- Lors du choix de votre cadrage, si vous souhaitez orienter le boîtier vers le haut ou vers le bas, utilisez la tête panoramique, et surtout pas la rotule.
Le mode manuel, y compris pour la balance des blancs
Pour la panoramique d’assemblage, il est important d’effectuer toutes les prises de vue dans des conditions strictement identiques: même focale (les logiciels s’arrêtent d’assembler dès que la focale change), et même exposition (même ouverture / vitesse / sensibilité).
Dans mon premier article sur le sujet, j’avais mentionné la balance des blancs, mais j’ai assez vite oublié ce paramètre lors de mes premiers tests de jour. Globalement, les premiers assemblages ne m’ont posé aucun problème. De nuit, par contre, je me suis vite heurté à un problème comme ceux-ci.
Concrètement, j’ai un peu trop vite oublié que, même en mode manuel, la balance des blancs reste dans le mode dans lequel elle était au départ. Dans mon cas, je laisse très souvent le boîtier en mode mode AWB (Automatic White Balance). Dans les exemples précédents, les prises de vue alternent zones sombres bleutées, avec zone plus claires, à dominante jaune. Chaque cliché de mon panoramique avait une température de couleur différente, qui oscillait de 3500 à 6000 K.
Deux remèdes possibles:
- Régler la balance des blancs sur le boîtier proprement dit,
- Laisser l’appareil décider ce qu’il veut, et faire la correction en post-traitement
Je pense que le premier cas demande un peu d’expérience: il faut d’abord faire quelques prises de vue « test », avec différentes valeurs, puis régler la valeur trouvée avant de passer aux vues définitives.
Le second cas s’adresse à ceux qui travaillent en RAW, car il est préférable, voir indispensable d’être en RAW pour modifier la balance des blancs, sans perdre d’informations.
La focale
Lors des tests, j’utilisais un zoom 17-55, que j’ai réglé sur 35mm. A deux reprises, j’ai modifié la focale entre deux prises de vue, simplement en frôlant l’optique. Malgré un écart relativement faible (les EXIFS me disent que je suis passé de 35 à 38mm), le logiciel d’assemblage refuse de travailler sur les photos qui suivent le changement de focale.
Il faut donc bien veiller à ne pas toucher à l’optique pendant la prise de vue.
La mise au point
Toujours lors des premiers essais, je me suis posé la question concernant la mise au point: dois-je désactiver l’autofocus ou pas? J’ai suivi les recommandations les plus répandues: j’ai désactivé l’autofocus.
Dans le cas du panoramique suivant, certains objets pouvaient être nets en réglant la mise au point sur l’infini, mais d’autres pas. Comme pour la mise à niveau, j’ai fait la mise au point sur la première photo, en oubliant la fontaine … qui apparaît un peu floue.
D’une manière générale, même en choisissant une profondeur de champ importante (petite ouverture), il n’est pas toujours possible d’avoir une zone de netteté suffisante, surtout sur les objets proches.
Le conseil est donc de réviser la notion d’hyperfocale, et de venir, si nécessaire avec des tables de valeurs d’hyperfocales et de profondeurs de champ, pour avoir les bons ordres de grandeur lors de vos réglages.
Assemblage des RAW ou des JPEG
La plupart d’entre nous n’avons pas le choix: le logiciel d’assemblage, livré avec le boîtier ne traite, la plupart du temps, que les JPEG. Mais ceux qui disposent d’un logiciel plus évolué, deux solutions sont possibles:
- Assembler directement les fichiers RAW, en les sélectionnant dans le logiciel d’assemblage
- Développer les fichiers RAW avec le logiciel habituel (DPP, LightRoom, Aperture, DxO …), générer des fichiers JPEG ou TIFF, puis sélectionner ces fichiers dans le logiciel d’assemblage
Je pense que pour débuter, il vaut mieux d’abord traiter les RAW avec son logiciel favori, et ensuite assembler les fichiers JPEG. Deux raisons:
- D’une part, cela permet de mieux maîtriser ce que l’on fait, surtout au début. Nous limitons ainsi le nombre de paramètres à gérer en même temps
- D’autre part, « à chacun sa spécialité »: je ne pense pas que les logiciels d’assemblage puissent réaliser un dé matriçage (dérawtisation, in franglish) aussi soigné et précis, que les logiciels qui sont fait pour cela. L’inverse est d’ailleurs vrai.
Premier résultats
Malgré ces quelques soucis, ma tête panoramique a donné des résultats plus satisfaisants.
Conclusion
Le passage de la théorie à la pratique est toujours riche en enseignements.
Et il y également de grosses différences, entre faire un panoramique « à main levée », d’un paysage lointain, avec des conditions d’éclairage constantes, et utiliser une tête panoramique, mélanger objets proches et lointains, avec des variations fortes de lumière, ou de couleurs. Le second cas fait apparaître l’utilité de tous les conseils donnés sur internet, et dans la littérature.
Globalement ma tête panoramique maison fonctionne plutôt bien. Elle souffre cependant de deux défauts: la charnière et la relative souplesse de l’aluminium. Le premier défaut sera réglé prochainement. Le second génère des vibrations gênantes avec les vitesses lentes, et ne peut pas être corrigé. Les vibrations peuvent cependant être limitées, avec juste un peu d’attention et de doigté lors des prises de vue.
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