Révisions GIT: épisode 2

Dans l’article précédent, nous avons vu les grands principes de GIT, en décrivant les différentes étapes dans l’utilisation de ce produit. Nous allons, dans cet épisode 2, rentrer un peu plus dans le détail, en suivant un flux de développement, et en parcourant les commandes GIT les plus répandues. Nous resterons, pour l’instant, au niveau des dépôts locaux, et dans une branche unique.

Révisions GIT: épisode 2

La version de GIT utilisée pour construire les exemples est la 2.31.

Création d’un dépôt

Avec GIT, nous avons deux méthodes principales pour créer un dépôt

  1. Créer un dépôt local vide,
  2. Création d’un dépôt local à partir d’un dépôt distant

Il existe une troisième méthode basée sur les sous-modules (submodules), que nous verrons ultérieurement, dans l’épisode 5.

Méthode 1 : Création d’un dépôt local vide

Cette méthode s’exécute en deux étapes. L’étape 1 consiste à créer le dépôt.

$ cd <répertoire devant héberger le projet>
$ git init

Ultérieurement, dans l’étape 2 nous pouvons “relier” le dépôt à un dépôt distant.

$ git remote add <nom court> https://github.com/<nom du dépôt distant>.git

<nom court> représente le nom court que vous utiliserez ensuite pour manipuler le dépôt distant.

La commande git init créé un répertoire .git qui va constituer notre dépôt local.

Figure 1 : Création d’un dépôt
Figure 1 : Création d’un dépôt

Méthode 2 : Création d’un dépôt local à partir d’un dépôt distant

Avec cette méthode, on se base sur un dépôt distant pour créer notre dépôt local. Il s’agit de LA méthode recommandée pour démarrer un projet “vide”. Le dépôt distant peut être GitHub, Gitlab, Framagit, d’autres serveurs publics, ou votre propre serveur. Nous y reviendrons dans l’épisode 4.

Les opérations sont donc les suivantes :

  • Création et configuration d’un dépôt distant (sur GitHub, dans notre exemple)
  • Puis sur votre machine, utilisation de la commande git clone.

Figure 2 : Création du dépôt sur GitHub
Figure 2 : Création du dépôt sur GitHub

Figure 3 : Le dépôt dans GitHub
Figure 3 : Le dépôt dans GitHub

La commande git clone va créer le dépôt local, puis télécharger le contenu du dépôt distant.

$ git clone https://github.com/<nom du dépôt distant>.git <répertoire local>

Figure 4 : Création d’un dépôt avec git clone
Figure 4 : Création d’un dépôt avec git clone

Flux de développement

Ou suis-je ?

Comme je l’ai dit dans l’article précédent, l’important lorsque l’on débute, est de savoir où nous sommes : dans quelle branche, et dans quel état se trouvent nos fichiers. Nous avons pour cela, la commande git status

Avant de démarrer, rappelons d’abord, les différents états des nos fichiers :

  • Non-suivis (untracked) : ces fichiers ne sont pas suivis par GIT, et ne peuvent donc pas être manipulés par l’outil,
  • Suivis (tracked) : GIT est capable de détecter chacune des modifications de ces fichiers (grâce à un mécanisme de checksum),
  • Modifiés (modified/dirty) : on retrouve ici, l’ensemble des fichiers qui ont été modifiés, mais qui n’ont pas encore été placés
  • Indexés (staged) : Il s’agit de fichiers qui ont été modifiés, et placés dans une zone particulière que l’on pourrait appeler zone de transit (staging area), en attente de validation (commit)
  • Validés (commited) : les fichiers validés sont dont nous souhaitons figer / conserver les modifications.

GIT, au fil du processus, place ces fichiers dans 3 zones :

Figure 5 : Etat des fichiers, et zones de stockage
Figure 5 : Etat des fichiers, et zones de stockage

Situation de départ

Démarrons avec l’arborescence suivante :

<projet>
├── README.md
├── file1.txt
└── folder1

Nous n’avons qu’une seule branche, et nous venons de faire un commit.

$ git status
On branch main
    nothing to commit, working tree clean

Le résultat de la commande correspond au schéma de la figure 6. Les messages sont en général assez clairs :

  • nothing to commit veut dire que nous n’avons aucun fichier dans l’index,
  • working tree clean veut dire que nous n’avons aucune modification en attente d’indexation.

Figure 6 : Premier résultat de la commande status
Figure 6 : Premier résultat de la commande status

Modifications

Effectuons quelques modifications, et regardons ce que donne la commande :

$ echo b > file1.txt 
$ echo x > file2.txt
$ git status
    On branch main
    Changes not staged for commit:
    (use "git add <file>..." to update what will be committed)
    (use "git restore <file>..." to discard changes in working directory)
            modified:   file1.txt

    Untracked files:
    (use "git add <file>..." to include in what will be committed)
            file2.txt

    no changes added to commit (use "git add" and/or "git commit -a")

La commande nous dit

  • Le fichier file1.txt est un fichier suivi (tracked), modifié, mais pas encore indexé (Changes not staged).
  • Le fichier file2.txt est nouveau (puisque nous venons de le créer), il n’est donc pas encore suivi par GIT (untracked).
  • Nous avons également une information importante : On branch main. La commande git status nous donne en effet la branche dans laquelle nous travaillons.

Ce qui correspond à la figure 7

Figure 7 : Status après les modifications
Figure 7 : Status après les modifications

Indexation et validation

L’indexation d’une modification se fait grâce à la commande git add :

$ git add file1.txt
$
$ git status
    On branch main
    Changes to be committed:
    (use "git restore --staged <file>..." to unstage)
            modified:   file1.txt

    Untracked files:
    (use "git add <file>..." to include in what will be committed)
            file2.txt

L’utilisation de git add nous donne un nouveau status

  • Notre fichier file1.txt qui était suivi, mais non-indexé précédemment (Changes not staged for commit), est maintenant suivi et indexé (Changes to be committed),
  • file2.txt est toujours non-suivi (untracked).

Les fichiers modifiés, et non indexés sont en rouge, les fichiers indexés sont en vert (désolé pour la colorisation syntaxique un peu limitée ici).

Continuons :

$ git add file2.txt
$
$ git status
    On branch main
    Changes to be committed:
    (use "git restore --staged <file>..." to unstage)
            modified:   file1.txt
            new file:   file2.txt

Les deux fichiers sont maintenant suivis et indexés (ils apparaissent en vert dans le résultat de la commande).

Figure 8 : Les fichiers sont dans la staging zone
Figure 8 : Les fichiers sont dans la staging zone
Nous avons maintenant deux fichiers dont les modifications sont prêtes à être poussées dans le dépôt, passons à l’étape suivante.

Vérifications des modifications

Avant de valider les modifications, il peut être utile d’effectuer une dernière vérification :

  • S’il s’agit d’un site, ou d’une application, nous pouvons vérifier que le site ou l’appli fonctionne correctement,
  • Nous pouvons faire une relecture du code,
  • Nous pouvons utiliser des commandes GIT pour vérifier les modifications effectuées.

Par exemple, nous pouvons utiliser la commande git diff :

$ git diff --staged
    diff --git a/file1.txt b/file1.txt
    index 37bcc8b..8f6c1e5 100644
    --- a/file1.txt
    +++ b/file1.txt
    @@ -1 +1 @@
    -a
    +b
    diff --git a/file2.txt b/file2.txt
    new file mode 100644
    index 0000000..37bcc8b
    --- /dev/null
    +++ b/file2.txt
    @@ -0,0 +1 @@
    +x

Que nous indique le résultat de la commande :

  • Dans le fichier file1.txt, nous avons remplacé le a, parle le b (-a +b). Le -a, indique que GIT considère qu’il s’agit d’une suppression.
  • Dans le fichier file2.txt, nous avons ajouté le x

Le bilan de la commande correspond donc à 2 insertions, et 1 suppression. Nos fichiers sont indexés, nous venons de les vérifier, nous pouvons donc maintenant valider les modifications.

Validation des modifications (commit)

La validation des modifications consiste à les « figer » dans notre dépôt GIT. Nous utilisons pour cela la commande git commit.

$ git commit -m "Second commit"
    [master 37b4a83] Second commit
    2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-)
    create mode 100644 file2.txt

$ git status
    On branch main
    nothing to commit, working tree clean

Figure 9 : Les fichiers sont dans le dépôt
Figure 9 : Les fichiers sont dans le dépôt

Quelques explications :

  • [master 37b4a83] indique que le commit a eu lieu dans la branche master, et que l’identifiant du commit est 37b4a83,
  • 2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-) nous indique que 2 fichiers ont été modifiés, et que les modifications ont consisté en 2 ajouts, et une suppression, ce qui correspond au résultat de la commande git diff utilisée précédemment,
  • create mode 100644 file2.txt nous indique que le fichier file2.txt est un nouveau fichier dans le dépôt

Les “commits”

Un peu plus haut, j’ai dit que le “commit” consistait à pousser dans le dépôt, les modificatons présentes dans l’index. Ce n’est pas tout à fait exact : un commit est un instantané de l’index. Hors l’index, comme notre répertoire de travail, ne contient pas que les modifications que nous venons de faire. Il contient l’ensemble des fichiers et répertoire de notre projet (comme le montre la figure 9).

Donc un commit est une sauvegarde, ou un instantané de notre projet à un instant t.

Même si, dans le paragraphe précédent, nous avons réalisé des commits pour deux modifications, notre commit contient l’état de l’intégralité du projet. Cet état est considéré comme stable.

Cette notion est importante, car elle permettra de comprendre ultérieurement, les commandes permettant de récupérer des versions anciennes de nos fichiers, ou de notre projet. La plupart du temps, ces commandes auront deux syntaxes

  • Une syntaxe permettant de spécifier un fichier, pour récupérer ce fichier, tel qu’il était à un instant t,
  • Une syntaxe sans indiquer de fichier précis : dans ce cas, nous récupérerons l’intégralité de notre projet.

Dès que nous sortons du flux standard, dans différentes commandes de GIT, nous devons faire référence à des commits. Nous avons déjà aperçu précédemment, des identifiants courts (7 caractères), et des identifiants plus longs.

Prenons un exemple :

$ git commit -m "Troisieme commit"
    [master 98052bc] Second commit
    2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-)

$ git log
    commit 98052bc0dff05e0eb65600b10f3703bef3175448 (HEAD -> master)
    Author: Emmanuel <mon adresse mail>
    Date:   Sat May 15 11:26:40 2021 +0200

        Troisieme commit

    commit 37b4a8385d3042dd7698df17048dad028b51f755
    Author: Emmanuel <mon adresse mail>
    Date:   Sat May 15 11:15:09 2021 +0200

        Second commit

A chaque commit, GIT calcule « une clé » unique, qui sert d’identifiant à ce commit.

  • Ces identifiants sont des chaînes alphanumériques de 40 caractères,
  • Nous pouvons faire référence à un commit, soit en utilisant cet identifiant, soit en utilisant les 7 premiers caractères de cet identifiant
    • Le second commit peut donc être désigné par 37b4a83,
    • Le troisième commit porte l’identifiant 98052bc.
  • HEAD -> master nous montre deux choses :
    • Le commit a été réalisé sur la branche master, le prochain commit se fera sur cette branche,
    • HEAD correspond au commit 98052bc

Pour éviter de devoir retenir ou copié/collé ces identifiants, GIT nous propose des raccourcis. Nous pouvons désigner un commit, par rapport à sa position relative à HEAD :

  • HEAD désigne le dernier commit,
  • HEAD~1 est l’avant dernier (le père de HEAD),
  • HEAD~2 est l’avant-avant dernier (le grand-père),
  • … …

Une autre façon de désigner un commit, consiste à utiliser les références données par la commande git reflog

$ git reflog
    98052bc (HEAD -> master) HEAD@{0}: commit: Troisieme commit
    37b4a83 HEAD@{1}: commit: Second commit
    dc65179 HEAD@{2}: commit (initial): Initial commit

$ git show HEAD@{2}  # Nous souhaitons des détails sur le grand-père de HEAD
    ... ...

Des commits atomiques

Dans l’exemple précédent, nous avons réalisé un seul commit pour les deux fichiers en même temps. En fait, un commit peu contenir autant de modifications que nous le souhaitons. Nous pouvons choisir de faire des commits :

  • après chaque modification de chaque fichier,
  • après une journée complète de travail.

Dans le second cas,

  • Nous n’aurons qu’un seul message / qu’une seule description pour l’ensemble de nos très modifications,
  • Si nous souhaitons revenir en arrière, par exemple, revenir à l’état de notre projet lors du commit précédent, nous ferrons un bon en arrière de 24h.

Donc, la fréquence de commit est importante : les deux cas que j’ai donné sont probablement excessifs. La définition d’un “bon” commit est généralement :

  • Le commit ne concerne qu’une chose et une seule,
  • Il doit contenir un ensemble réduit et cohérent de modifications.

C’est ce que l’on appelle des commits “atomiques”.

Deux exemples vécus :

  • Lors de l’écriture de cet article, j’ai eu l’idée d’ajouter la notion de table des matières au thème. En même temps, je suis revenu corriger quelques points de l’épisode 1. Si j’avais effectué toutes ces modifications en même temps, mes commits auraient donc contenu les modifications de cet article, de l’épisode 1, et de mon thème. Si, à un moment donné, je veux revenir sur le travail effectué pour cet article, je vais retrouver également les autres modifications. La bonne approche dans ce cas, sera de faire des commits différents pour cet article, pour l’épisode 1, et pour le thème (et de gérer cela dans des branches différentes, comme nous le verrons dans l’épisode 3)
  • En parallèle de l’écriture de cet article, j’ai mis en place la gestion de cookies. Cette opération a nécessité environ 1 heure de travail, la création d’un fichier, et la modification de 3 autres. Je n’ai fait qu’un seul commit. Ces modifications ne concernaient qu’un seul sujet, le nombre de modifications étaient limitées, et ces modifications étaient cohérentes les unes par rapport aux autres.

Si je reprends l’exemple du paragraphe précédent, cela donnerait les opérations suivantes :

Figure 10 : Opérations de commit atomique
Figure 10 : Opérations de commit atomique

Cette notion de commit atomique est particulièrement importante si vous travaillez en équipe. Car cette approche permet de garder une bonne traçabilité de vos modifications. Vos collègues pourront donc mieux comprendre ce que vous avez fait, ou voulu faire, et la reprise éventuelle de votre travail en sera facilité.

Raccourcis et corrections

Il est possible d’indexer, et de valider des fichiers en une seule commande

$ git commit -a -m "<commentaire>"

La commande est équivalente aux deux commandes git add <nom du fichier> et git commit -m <commentaire>.

Si nous voulons modifier le commentaire à postériori

$ git commit --amend -m "<nouveau message>"  # Cette commande ne génère pas de nouveau commit

Si nous avons oublié un fichier dans le précédent commit, nous avons le choix de

  • Effectuer un nouveau commit pour le fichier oublié,
  • Utiliser l’option --no-edit pour inclure le fichier manquant dans le dernier commit
$ git add <nom du fichier>
$ git commit --amend --no-edit

Sortir du flow standard

Jusqu’à présent nous avons travaillé avec un flow « idéal » (edit > add > commit). Mais que faire en cas d’erreur ?

  • Nous avons fait une ou plusieurs modifications de nos fichiers, et nous sommes dans une impasse,
  • Nous avons effacer une partie du code d’un fichier.

Pour ce genre de problème, nous avons plusieurs commandes à notre disposition :

  • Des commandes pour savoir où nous en sommes : git log, git diff, en plus de la commande déjà vue git status
  • Des commandes pour « récupérer » des fichiers ou revenir en arrière : git checkout et git reset

Connaître le status

Reprenons notre exemple, dans l’état de la Figure 8 :

  • Nous avons deux fichiers file1.txt en version 2, et file2.txt en version 1
  • Le fichier file2.txt contient la lettre x

Avant d’engager les actions pour corriger notre erreur, il est important de faire le point. Nous avons pour cela trois commandes, déjà vues dans les exemples précédents :

  • git status pour connaître la position de nos fichiers dans les différentes zones,
  • git diff pour détecter les modifications effectuées,
  • git log pour repérer les commits réalisés précédemment, et comprendre l’historique.

Je ne reviendrai pas sur la commande git status, dont les résultats ont déjà été abordés.

Regardons de plus près notre commande git diff

$ git diff              # donne les différences entre la zone de travail, et la *staging zone* (zone d'indexation),
$ git diff --staged     # donne les différences entre la zone d'indexation, et le dépôt (les modifications déjà validées).

La commande nous donne, à chaque fois, le même type de réponse :

$ git diff --staged
    diff --git a/file1.txt b/file1.txt
    index 37bcc8b..8f6c1e5 100644
    --- a/file1.txt
    +++ b/file1.txt
    @@ -1 +1 @@
    -a
    +b
    diff --git a/file2.txt b/file2.txt
    new file mode 100644
    index 0000000..37bcc8b
    --- /dev/null
    +++ b/file2.txt
    @@ -0,0 +1 @@
    +x

La commande git log nous aide à comprendre l’historique de notre développement.

$ git log
    commit df928a3568245d78972728a08767a3ed7f0a8e5b (HEAD -> main)
    Author: Emmanuel
    Date:   Mon Apr 19 21:29:09 2021 +0200

        Second commit

    commit 60ff131088b0caa2cf3994151cbe1c6720e9c31c
    Author: Emmanuel
    Date:   Mon Apr 19 21:20:31 2021 +0200

        First commit

Ici, nous avons deux validations, avec leur description. Ce résultat permet, par exemple, de capturer les identifiants des commits. Certaines options nous donnent plus de détails :

$ git log --stat
    commit 98052bc0dff05e0eb65600b10f3703bef3175448 (HEAD -> master)
    Author: Emmanuel
    Date:   Sat May 15 11:26:40 2021 +0200

        Troisieme commit

    file7.txt | 2 +-
    file8.txt | 1 +
    2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-)

    commit 37b4a8385d3042dd7698df17048dad028b51f755
    Author: Emmanuel
    Date:   Sat May 15 11:15:09 2021 +0200

        Second commit

    file6.txt | 2 +-
    file7.txt | 1 +
    2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-)

ou au contraire, moins de détails :

$ git log --oneline
    98052bc (HEAD -> master) Troisieme commit
    37b4a83 Second commit
    dc65179 Initial commit

Pour avoir tous les détails d’un commit en particulier, nous avons également la commande git show :

$ git show 98052bc
    commit 98052bc0dff05e0eb65600b10f3703bef3175448 (HEAD -> master)
    Author: Emmanuel
    Date:   Sat May 15 11:26:40 2021 +0200

        Troisieme commit

    diff --git a/file7.txt b/file7.txt
    index 37bcc8b..8f6c1e5 100644
    --- a/file7.txt
    +++ b/file7.txt
    @@ -1 +1 @@
    -1
    +2
    diff --git a/file8.txt b/file8.txt
    new file mode 100644
    index 0000000..37bcc8b
    --- /dev/null
    +++ b/file8.txt
    @@ -0,0 +1 @@
    +1

Maintenant que nous savons ou nous en sommes, abordons les changements proprement dit.

La commande git restore

Nous avons indexé des modifications, mais après quelques tests, ces modifications s’avèrent erronées.

# Annulation d'une indexation, et/ou écrasement de la zone de travail avec les modifications indexées
$ git restore --staged <nom du fichier>

Figure 11 : Effet de la commande git restore
Figure 11 : Effet de la commande git restore

La commande git checkout

La commande git checkout utilisée avec commit, et fichier permet également de faire un retour arrière dans notre zone de travail.

# Retour au commit spécifié, et écrasement de la zone de travail avec les modifications de ce commit
$ git checkout <commit> <fichier>

# Ecrasement de la zone de travail avec les modifications du dernier commit
$ git checkout HEAD <fichier>

# Equivalent à la commande précédente
$ git checkout <fichier>

Figure 12 : Effet de la commande git checkout <fichier>
Figure 12 : Effet de la commande git checkout <fichier>

Exemple :

# Le fichier file1.txt en version 1
$ type file1.txt
    Contenu A

# Modification de ce fichier
$ echo "Contenu B" > file1.txt

# Status dans git: le fichier file1.txt est bien noté comme modifié
$ git status
    On branch master
    Changes to be committed:
    (use "git restore --staged <file>..." to unstage)
            new file:   file2.txt

    Changes not staged for commit:
    (use "git add <file>..." to update what will be committed)
    (use "git restore <file>..." to discard changes in working directory)
            modified:   file1.txt

# Le fichier file1.txt contient bien les modifications effectuées
$ type file1.txt
Contenu B

# Annulation des modifications, et retour à l'état du dernier commit
$ git checkout file1.txt
    Updated 1 path from the index

# Le status montre bien que pour le fichier file1.txt, nous n'avons plus de modifications en cours
$ git status
    On branch master
    Changes to be committed:
    (use "git restore --staged <file>..." to unstage)
            new file:   file2.txt

# Confirmation que nous sommes bien revenu au contenu initial
$ type file1.txt
Contenu A

La commande git checkout <commit> <nom de fichier> va, pour le fichier spécifié :

  • Garder la référence HEAD là où elle se trouve,
  • Ne pas toucher à la zone staging,
  • Mettre à jour le répertoire de travail à partir de la zone de staging, si elle existe, sinon depuis le dépôt,
  • Ecraser les modifications en cours.

La commande git checkout commit

La commande checkout comporte de multiples syntaxes, et le comportement de la commande est différent en fonction de ces syntaxes. Attention donc aux paramètres utilisés.

Contrairement aux commandes précédentes, git checkout utilisée avec commit comme seul paramètre, n’intervient pas au niveau d’un fichier précis, mais au niveau d’un commit, donc sur l’ensemble des fichiers correspondants à l’état dans lequel se trouve le dépôt au moment du commit.

git checkout <commit> va, pour l’ensemble des fichiers

  • Déplacer la référence HEAD,
  • Mettre à jour les deux arborescences de la zone de staging et du répertoire de travail,
  • Si des modifications ont été faites dans le répertoire de travail, elles ne seront pas écrasées : la zone de travail résultante, regroupera l’ensemble des modifications existantes dans la zone + les modifications correspondants au commit.

Figure 13 : Effets de la commande checkout commit
Figure 13 : Effets de la commande checkout commit

Dans le cas de la figure 12,

  • Nous avons réalisé des modifications, et nous les avons validé (v3),
  • Mais nous souhaitons repartir de l’étape précédente, car les résultats de la v3 ne sont pas satisfaisant.
  • En effectuant un git checkout HEAD~1, nous allons retrouver l’ensemble du code que nous avions au moment ou nous avons validé les modifications de la v2.

La commande ne fonctionne pas si les modifications ne sont ni indexées, ni validées :

# Nous avons file1.txt, file2.txt, et file3.txt dans le dépôt.
# Nous avons des modifications sur les fichiers 2 et 3.
$ git status
    On branch master
    Changes to be committed:
    (use "git restore --staged <file>..." to unstage)
            modified:   file3.txt

    Changes not staged for commit:
    (use "git add <file>..." to update what will be committed)
    (use "git restore <file>..." to discard changes in working directory)
            modified:   file2.txt
            modified:   file3.txt

# Tentons de revenir 2 commits en arrière
$ git checkout HEAD~2
    error: Your local changes to the following files would be overwritten by checkout:
            file3.txt
    Please commit your changes or stash them before you switch branches.
    error: Your local changes to the following files would be overwritten by checkout:
            file2.txt
    Please commit your changes or stash them before you switch branches.
    Aborting

Figure 14 : Echec dans l’exécution de checkout commit
Figure 14 : Echec dans l’exécution de checkout commit

L’utilisation de la commande est donc limitée à certains cas :

  • Nous souhaitons retrouver des fichiers que nous avons effacé,
  • Nous souhaitons faire revenir à un état stable précédent.

Revenir en arrière avec reset

La commande reset, est une sorte de synonime de la commande checkout. Elle accepte différents paramètres.

ParamètresActions
git reset –soft Déplace le pointeur HEAD vers le commit spécifié
git reset –mixed (mode par défaut) Déplace le pointeur HEAD, et met à jour la zone staging
git reset –hard Déplace le pointeur HEAD, et met à jour la zone staging, et le répertoire de travail

Figure 15 : Actions de git reset en fonction des paramètres
Figure 15 : Actions de git reset en fonction des paramètres

L’état de tête détachée

Comme vous l’avez probablement constaté, les commandes checkout, et reset déplacent le pointeur HEAD, indépendamment du pointeur de branche.

Dans le cas de la figure 16, nous avons bien le pointeur main pointant vers le code v3, et le pointeur HEAD pointant vers le code v2. Si nous travaillons ensuite à partir de là, en effectuant des commits successifs, nous voyons apparaître une dérivation, qui n’est rattachée à aucune branche. Cet état est appelé tête détachée.

Figure 16 : Etat de tête détachée
Figure 16 : Etat de tête détachée

Nous reviendrons sur cet état, lorsque nous aborderons les branches.

De la théorie à la pratique

Si les paragraphes précédents semblent compliqués, c’est parce que nous avons abordé les cas d’usage généraux des commandes. Dans la pratique, il suffit de retenir quelques cas :

ActionsCommande
Annuler les modifications effectuées dans le répertoire de travailgit checkout <nom du fichier>
Annulation des dernières indexationsgit reset --mixed
Annulation des dernières indexations et des dernières modificationsgit reset --hard

Conclusion

Avec cet épisode, nous sommes réellement entrés dans le sujet. Nous venons de voir les principales commandes GIT pour travailler dans un dépôt local. Les principaux points à retenir sont :

  • Le status des fichiers (non-suivis, suivis, indexés, commités), ainsi que les trois zones d’un dépôt local,
  • Les commandes permettant de comprendre ou nous sommes : git status, git diff, git log
  • Les commandes de gestion du code git add, git git commit,
  • Et pour finir, les commandes permettant de corriger les erreurs potentielles : git reset, et git checkout

Comme vous avez pu vous en rendre compte, GIT est extrêment flexible, et permet énormement d’opérations. Nous avons parfois plusieurs commandes possibles, pour obtenir le résultat. Cette flexibilité a un prix : la compléxité.

  • Suivre un flux standard est assez facile,
  • Avoir la rigueur nécessaire pour ne pas faire d’erreur est déjà plus compliqué,
  • Savoir corriger ces erreurs nécessite une certaine maîtrise.

Je conseille fortement d’effectuer des tests dans des dépôts « jetables », pour bien maîtriser les commandes checkout, et reset. Si vous avez des corrections à faire, je conseille également de dessiner ce que vous voulez faire (avec les commits, les branches, …), car cela vous permettra de mieux suivre ensuite, les opérations à réaliser. Au fil du temps, avec l’habitude, l’utilisation de ces commandes deviendra plus naturelle.

Prochain épisode : les branches.

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