Premiers calculs
La qualité d’impression dépend en grande partie de sa résolution (mais pas uniquement).
Cette résolution correspond à une densité de points, et s’exprime en dpi (dot per inch), ou ppp (point par pouce en français).
Pour une image donnée,
- Plus la résolution est grande, plus l’impression sera petite, plus les pixels seront fins et moins perceptibles.
- Réciproquement, plus la résolution est faible, plus l’impression obtenue sera grande, mais plus les pixels seront gros, et perceptibles.
Car il s’agit bien d’un problème de perception: Choisir le bon agrandissement consiste à déterminer la résolution qui va nous permettre de ne plus distinguer les pixels.
Hors l’œil possède un très fort pouvoir séparateur, mais cette qualité décroit rapidement avec la distance. La résolution peut donc ne pas être la même pour une photo 10×15 que l’on regarde à quelques centimètres, et un poster mural que l’on regarde à plusieurs mètres.
Les règles communément admises sont les suivantes:
- 300 dpi pour une distance de lecture entre 20 et 40 cm,
- 150 dpi à 200 dpi suffisent pour une distance dépassant les 50 cm,
- 100 dpi pour une lecture à 1 mètre et plus.
Concrètement, cela veut dire qu’il vaut mieux utiliser une résolution de 300 dpi pour les photos 10×15, ou les petits agrandissements mais que 150 dpi peuvent être suffisants pour l’impression d’un poster.
Ces données sont très relatives, et dépendent du type de photo: scène complexe avec de multiples détails, ou dépouillée avec de grands aplats de couleurs.
Il faut noter que le premier symptôme d’une trop faible résolution, n’est pas obligatoirement l’apparition distinctes de pixels: on distingue d’abord un flou ou un manque de netteté.
Le tableau ci-dessous montre les tailles d’agrandissement en fonction du nombre de pixels et de la résolution employée:
Taille du capteur en millions de pixels | 4 | 6 | 8 | 10 | 12 | 14 |
---|---|---|---|---|---|---|
Résolution | 2449 x 1633 | 3000 x 2000 | 3464 x 2309 | 3873 x 2582 | 4243 x 2828 | 4583 x 3055 |
300 | 21 x 15 | 25 x 17 | 30 x 20 | 33 x 22 | 36 x 24 | 40 x 27 |
200 | 30 x 20 | 40 x 27 | 45 x 30 | 50 x 33 | 55 x 37 | 60 x 40 |
150 | 40 x 27 | 50 x 33 | 60 x 40 | 66 x 44 | 75 x 50 | 78 x 52 |
100 | 60 x 40 | 75 x 50 | 90 x 60 | 98 x 66 | 108 x 72 | 116 x 78 |
72 | 90 x 60 | 105 x 70 | 120 x 80 | 137 x 91 | 150 x 100 | 162 x 108 |
Quelques commentaires:
- Les 4 millions de pixels autorisent des agrandissements jusqu’à 20×30 (200 dpi), sans aucun problème, ce qui correspond à la très grande majorité des cas d’utilisation,
- La course aux pixels n’est utile que pour la conception de poster (accessible à partir de 8 Mpix), et pour donner un plus grand confort lors des recadrages.
Le tableau peut être présenté sous une forme plus «pratique»:
Ce tableau confirme bien
- Qu’à partir de 8 Mpix, les posters deviennent accessibles,
- Que le seul intérêt des capteurs de 10, 12Mpix et plus, est une plus grande flexibilité de cadrage.
Une règle de calcul
Lorsque je travaille une photo qui me plaît, et que je souhaite la recadrer, je procède de la façon suivante:
- Je réfléchie à la taille d’impression visée (10×15, 20×30 ?),
- Je me fixe une résolution (200 ou 300 dpi en général),
- Je calcule la taille en pixels du cadrage
- Je rentre le nombre de pixels (en largeur et en hauteur) dans l’outil de sélection de Photoshop
- Et je recadre
Le souci principal dans cette démarche, est qu’il faut disposer en permanence d’une calculatrice pour effectuer les petits calculs de la phase 3. Les calculs sont simples, mais trop lourds à faire de tête.
Le photographe Ken Rockwell expose une règle qui parait simple pour calculer la longueur d’une photo en fonction de la résolution du capteur et considérant une résolution de 300dpi:
Longueur de la photo (en pouce) = 4 * racine carrée(nombre de mégapixels)
ou encore Longueur de la photo (en cm) = 2,54 * 4 * racine carrée(nombre de mégapixels)
Taille en pixels en millions de pixels | Taille en cm de l’impression |
---|---|
1 | 11 x 8 |
2 | 15 x 10 |
3 | 18 x 13 |
4 | 20 x 14 |
5 | 22 x 15 |
6 | 25 x 17 |
8 | 30 x 20 |
10 | 32 x 21 |
12 | 35 x 23 |
14 | 40 x 27 |
Cette formule donne des résultats assez proches du premier tableau, ce qui la rend très intéressante, puisqu’elle permet de construire rapidement des abaques bien utiles à tous ceux qui pratiquent fréquemment le recadrage.
Malheureusement, elle ne permet toujours pas, aux partisans du système métrique que nous sommes, de faire le calcul de tête (il faut multiplier par 2.54, pour la conversion inches vers centimètres).
Conclusion
Que pouvons nous dire des résultats énoncés dans cet article?
- D’abord que les valeurs annoncées sur les sites de développement sont plutôt optimistes, mais moins que prévues,
- Ensuite que les appareils à 4, 6 ou 8 millions de pixels offrent déjà des possibilités suffisantes pour faire des agrandissements jusqu’à 20×30,
- Enfin que les appareils disposant de 10 millions et plus, offrent une certaine liberté de recadrage, sans perdre la possibilité de faire des agrandissements
Si vous pratiquez le recadrage régulièrement, il me semble important de ne pas trop se focaliser sur le 300dpi, c’est-à-dire de restreindre le recadrage pour rester à cette résolution. Personnellement, je sors souvent des photos en 200dpi, avec une qualité tout à fait acceptable.
La formule de Ken Rockwell serait un moyen simple et rapide de calculer les dimensions maximum acceptables d’un développement s’il n’y avait pas ce problème de conversion.
Références
- (fr) Marc Genevrier, «La haute résolution : Quel format pour quel agrandissement ?»,Gallerie-Photo, 3 février 2008
- (en) Ken Rockwell, «The Megapixel Myth»,Ken Rockwell, 4 février 2008
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